Contexte et justification
En Mauritanie, pays de longue tradition pastorale, l’élevage est l’un des sous-secteurs les plus dynamiques du secteur primaire. Il occupe un rôle essentiel dans la croissance économique du pays car il est la principale activité en milieu rural en Mauritanie et en 2022, sa contribution au PIB était de 13%. L’élevage est donc l'un des principaux piliers de l'économie du pays : près de 65% de la valeur ajoutée du secteur rural, de 54% de la valeur ajoutée du secteur primaire dans son ensemble. Le secteur emploie près de 11% de la population active (emplois directs et indirects) mais la quasi-totalité de ces emplois restent dans un secteur informel avec une contribution marginale aux impôts et autres taxes.
La stratégie de lutte contre la pauvreté du Gouvernement mauritanien met en avant le sous-secteur de l’élevage comme étant crucial pour relever le défi de la pauvreté dans les ménages (particulièrement en milieu rural). Parmi les activités génératrices de revenus essentielles pour améliorer la sécurité́ alimentaire des ménages et réduire la pauvreté, la vente du lait local occupe une place centrale. Pour une population de près de 5 millions d’habitants, 80 % tirent des revenus de l’élevage de façon directe et indirecte.
La filière laitière en Mauritanie abrite un fort potentiel avec une évolution importante ces dernières années grâce aux investissements publics et privés qui ont permis la création de deux pôles laitiers :
au Trarza, Brakna et Gorgol où collectent les industries privées du pays ; et plus récemment dans le Hodh El Chargui autour d’une industrie laitière publique (la société Mauritanienne des Produits Laitiers ou SMPL) qui malgré ses limites, confirme l’intérêt de développer du lait local.
Bien que caractérisée par une production saisonnière et atomisée, la filière présente un potentiel de croissance important grâce à la taille du cheptel, au dynamisme du secteur de la transformation et à des débouchés en forte augmentation. En effet, le lait local dispose d’un marché intérieur porteur avec une consommation nationale élevée par habitant (0,5l) et une diversité́ de produits sur le marché. On note une augmentation du cheptel, 18 millions caprins et ovins 1,9 millions bovins (sous-estimé) et 1,4 millions de camelins en 2022. Selon le Ministère de l’Elevage, la production annuelle du lait est estimée à 560 000 T.
Cependant, la filière fait face à d’énormes défis entre autres le cadre de politique sectorielle, les systèmes d’élevage, l’alimentation, la productivité du cheptel, l’organisation des pasteurs, la collecte, la transformation et l’accès aux marchés.
Pour relever ces défis, la définition d'une stratégie de développement pour la filière lait devient cruciale. Elle devra passer par l’implication de tous les acteurs concernés, notamment les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les chercheurs et les décideurs politiques. C’est dans ce cadre que le ministère, à travers la DDFA a engagé, avec l’appui de la Plateforme de Dialogue Sectoriel et Multi-acteurs au service de l’agropastoralisme (PDSMA) animée par l’IPAR grâce au soutien financier de ses partenaires, des initiatives multidimensionnels et multi-acteurs visant à (i) discuter des défis et des opportunités ; (ii) identifier et analyser les priorités et les objectifs partagés par l'ensemble des participants, (iii) formuler des recommandations pertinentes pour alimenter la stratégie et, (iv) élaborer un plan d'action qui détaille les mesures à prendre pour atteindre les objectifs convenus.
Le processus suit trois séquences :
- Large concertation et sensibilisation (dans sept wilayas) des représentants de chaque segment de la filière lait, ainsi que les experts pertinents, pour garantir une représentation diversifiée des intérêts et des perspectives ;
- Organisation des ateliers zonaux dans les principaux bassins laitiers, tenue d’un atelier national qui fait l’objet des présents TDR qui sera l’occasion de croiser les regards entre les différentes parties prenantes et de suggérer des pistes pour alimenter la stratégie nationale.
- Organisation d’un atelier national qui fait l’objet des présents TDR qui sera l’occasion de croiser les regards entre les différentes parties prenantes et de suggérer des pistes pour alimenter la stratégie nationale.
L’atelier national représente l’aboutissement du processus, après les rencontres et ateliers zonaux, et constitue une opportunité de matérialiser une plateforme d'échanges et de collaboration afin de contribuer à renforcer la filière laitière en Mauritanie. Il s'est tenu le mercredi 12 juin 2024, au palais de congrès (centre-ville)de Nouachott.
Objectifs et résultats attendus de l’atelier National
L’objectif de l’atelier est de s’accorder sur les enjeux et défis qui limitent le développement de la filière et de formuler des recommandations pour alimenter l’élaboration de la stratégie nationale pour la valorisation du lait local en Mauritanie.
De manière spécifique, l’atelier vise à :
- Compléter et s’accorder sur les principaux enjeux et défis de la filière ;
- Croiser les regards des différentes parties prenantes pour identifier les priorités en matière d’amélioration de la qualité du lait, du renforcement des capacités des acteurs locaux, de la promotion de la durabilité environnementale, la création d'emplois dans les zones rurales, de l’accès aux technologies, au financement, au marché ;
- Analyser les principaux leviers pour le développement de la filière ;
- Formuler des recommandations concrètes et pragmatiques pour orienter les actions et les politiques futures visant à renforcer et harmoniser les interventions dans le secteur laitier mauritanien, en prenant en compte les perspectives régionales et les aspirations des parties prenantes.
Méthodologie et résultats attendus
Toutes les activités de l’atelier se dérouleront en plénière. Deux panels thématiques de haut niveau sont prévus pour approfondir le diagnostic et identifier des recommandations pour les décideurs politiques.
Les principaux résultats attendus de l’atelier sont :
- L’établissement d’un consensus sur les principaux enjeux et défis qui limitent le potentiel de la filière,
- Les leviers à actionner sont identifiés
- Les étapes du processus d’élaboration de la stratégie sont définies
NB: Nous reviendrons avec une vidéo et un article détaillé sur l'atelier.
Comments are closed, but trackbacks and pingbacks are open.