Atelier de concertation sur les modalités de gestion des infrastructures communales productives – Etape Tintane et Néma

Une série d'ateliers stratégiques récemment organisés dans diverses régions de la Mauritanie (Assaba, Guidimakha, Hodh El Chargui et Hodh El Gharbi), du 19 février au 2 mars 2024, a représenté une étape décisive dans la promotion du développement local et de la gouvernance participative. Ces ateliers ont été une réponse directe aux récents décrets adoptés par le Conseil des Ministres à Néma en mars 2023, qui ont établi les fondements de la gestion des infrastructures rurales agropastorales dans le cadre de la mise en œuvre RIMDIR.

 

Co-organisés par le RIMDIR et la DGCT, ces ateliers visaient à diffuser les principes et dispositions législatives essentielles tout en soulignant le rôle crucial des Collectivités Locales dans ce contexte. Ils ont donné l’occasion pour la concertation sur les modalités de gestion des infrastructures, la capitalisation des meilleures pratiques et la production de guides de procédure pour une gestion efficace des infrastructures.

Ces ateliers ont réuni un ensemble diversifié de parties prenantes (représentants de l'administration territoriale, des maires, des délégués régionaux de l'agriculture et de l'élevage, ainsi que des membres de la société civile et des organisations communautaires). Lors des étapes des deux Hodhs organisées dans les villes de Tintane et Néma, ces ateliers ont été marqués par la participation de la Plateforme de Dialogue Sectoriel Multi acteurs qui revêtait une importance capitale avec un objectif double : s'imprégner de la situation locale et participer activement aux débats en tant qu'acteur clé, tout en assurant une couverture médiatique cruciale pour le partage et la sensibilisation sur les questions soulevées. Cette démarche visait à promouvoir une gouvernance participative et transparente, tout en identifiant les défis et les opportunités pour un développement local durable.

Les discussions lors de ces ateliers ont conduit à des recommandations significatives, émanant des acteurs locaux et des représentants des différentes parties prenantes. Ces recommandations, fondamentales pour orienter les politiques futures et les actions concrètes, ont mis en lumière plusieurs points essentiels.

Tout d'abord, une préoccupation majeure soulevée était la question de l'illettrisme et du manque de formation des nouveaux maires élus lors des élections locales, compromettant ainsi le travail initié. Il a été recommandé de mettre en place des programmes de formation pour renforcer les compétences des maires en matière de gestion locale et de droit.Ensuite la révision du code pastoral, intégrant les recommandations des pasteurs, a été identifiée comme une priorité pour une gestion plus efficace des ressources agropastorales.

Les participants ont souligné la nécessité de remédier à l'abandon fréquent des infrastructures telles que les sondages en cas de petites pannes, due au manque de ressources humaines qualifiées pour résoudre les problèmes techniques ; C’est ainsi qu’ils ont insisté sur l'importance de mettre en place un comité de gestion pour chaque infrastructure, garantissant ainsi une surveillance et une maintenance adéquates.

Par ailleurs, les maires ont souligné la nécessité d'une meilleure coordination entre les élus locaux et l'administration centrale, ainsi que d'une collaboration accrue entre les maires et les préfets pour une complémentarité efficace dans la gestion des affaires locales.

La décentralisation, pour être efficace, doit être accompagnée de formations et de renforcement des capacités, ainsi que de la modernisation de l'administration des mairies par le biais de la formation du personnel.

En fin de compte, ces ateliers ont été plus qu'une simple étape dans le processus de développement en Mauritanie. Ils ont été un témoignage de l'engagement envers une gouvernance transparente, inclusive et participative, qui est essentielle pour répondre aux besoins diversifiés de la population et pour favoriser un développement durable à long terme dans le pays. En tirant parti des recommandations formulées lors de ces ateliers et en continuant à promouvoir une approche collaborative, la Mauritanie peut avancer vers un avenir où chaque communauté locale prospère et s'épanouit.

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