Un autre facteur-clé de la résilience c’est la connaissance
Des connaissances partagées sur le secteur rural
Quels apports du RIMRAP
au partage des connaissances ?
Le RIMRAP a été visionnaire et a posé des bases solides qui font que tous les programmes de développement rural ne seront plus jamais comme avant en Mauritanie.
Ainsi, le site rim-rural est maintenant le centre de ressource de référence du secteur et les gestionnaires de projets ne pourront plus ignorer que les villageois développent des stratégies de résilience qu’il est préférable de renforcer plutôt que d’apporter de l’aide humanitaire ponctuelle. D’autre part, l’introduction dès le départ d’un volet communication pour le développement a fait ses preuves. Une telle dimension devrait être systématique dans tous les programmes de développement.
Quels avantages d’un volet C4D ?
La communication pour le développement ?
Quelle utilité d’un volet C4D ?
Sergio Catastini, expert développement rural, consortium Hodh El Chargui
En savoir +
La communication pour le développement (C4D) vise les changements sociaux, environnementaux et économiques. Il ne s’agit pas de communication institutionnelle ou de relations publiques
Hommes et femmes des zones rurales visibles grâce à la C4D
Comment la Communication pour le développement a renforcé ce programme ?
Pourquoi un volet communication pour le développement (C4D) ?
Cette volonté était motivée au début par la multiplicité des acteurs du programme. Il fallait que le programme parle d’une seule voix, celle du RIMRAP. Mais la C4D n’a pas pour objectif de valoriser les actions ni de faire la publicité d’un bailleur et c’est bien la différence avec la communication institutionnelle. Elle intègre cette dimension, certes, mais va plus loin : l’enjeu est bien de faire entendre la voix des bénéficiaires pour qu’ils expriment leurs besoins et s’approprient les actions.
Comment le volet C4D a t-il été mis en place ?
Dès juin 2016, un atelier a réuni tous les représentants des partenaires du RIMRAP pour élaborer une stratégie de C4D afin de résoudre plusieurs problèmes :
- La difficulté de gérer un programme multiacteurs.
- Le manque de disponibilité et de partage des connaissances sur le secteur rural.
- Les métiers liés à l’agriculture et l’élevage évoluent et offrent de nouvelles opportunités pour les jeunes. Malheureusement ce secteur n’a pas une bonne image auprès d’eux.
- Les initiatives de terrain développées par les communautés sont très peu connues.
Quels axes de travail ont été définis ?
5 axes de travail ont été définis :
Axe 0 « Communication interne » pour faciliter le travail collaboratif entre les 24 acteurs du RIMRAP.
Axe 1 : « Visibilité du RIMRAP », un axe qui est une obligation contractuelle de l’UE. Une visibilité thématique a été préférée au “branding” du RIMRAP, programme destiné à disparaître.
Axe 2 : « Gestion des connaissances agricoles et pastorales », un axe qui a vu notamment l’aboutissement du site rim-rural.
Axe 3 : « Appui à l’expression des acteurs » à travers la capitalisation des initiatives de résilience et les 10 vidéos sur ces initiatives (voir plus loin).
Axe 4 : « Revalorisation de l’image de l’agriculture et de l’élevage » au travers de films en s’efforçant à montrer aux jeunes notamment que ce secteur peut être porteur d’emplois.
Comment donner une image plus valorisante du secteur rural ?
Montrer aux jeunes en priorité que l’agriculture et l’élevage peuvent être des voies d’avenir
Comment faire ? Le RIMRAP a choisi de réaliser deux films consacrés à l’agriculture pluviale et au pastoralisme tels qu’on les pratique aujourd’hui en Mauritanie. Ce dernier a d’ailleurs été présenté au festival du film pastoral de Grenoble en 2019. Ces deux films - disponibles en français et en arabe – sont diffusés sur le site rim-rural.org et sur la chaîne Youtube du programme.
Beaucoup de documents, de livres, de vidéos sont produits en Mauritanie mais restent souvent dans des tiroirs ou des ordinateurs
Un centre de ressources, pour quoi faire ?
Un site riche de documents,
études et rapports
sur le secteur rural.
Et aussi d’atlas.
D’où viennent ces atlas ?
Certains atlas ont été produits dans le cadre du RIMRAP. Par exemple, les atlas issus des diagnostics sont maintenant accessibles à tous. Le consortium du Guidimakha a produit un atlas sur la Résilience agro-pastorale, celui du Hodh El Chargui s’est concentré sur l’hydraulique et la cartographie et enfin le consortium de l’Assaba sur le potentiel de développement de la Wilaya. Comme pour les diagnostics, une homogénéisation de ces atlas aurait permis une vision plus globale.
A quoi ça sert ?
Ces atlas sont une aide précieuse à la décision pour dimensionner des actions et permettent d’identifier les manques sur un territoire par la combinaison de cartes et de bases de données.
Et la photographie aérienne ?
Des outils de visualisation d’un territoire comme la photographie aérienne ont été utilisés avec succès par le GRDR dans le Guidimakha, dans le but notamment d’animer des discussions villageoises sur le développement local.
Sergio Catastini - À quoi a servi l'atlas que vous avez réalisé ?
Qu’est-ce qu’une initiative de résilience ?
Le savoir est aussi dans les campagnes.
Des “initiatives probantes de résilience” ont été repérées.
Ces initiatives ont permis concrètement de définir, en partant du terrain, les indicateurs de la résilience en termes de moyens, stratégies et durabilité.
Nfah Ouattara - Qu’a apporté la capitalisation dans l’Assaba ?
Mini Laiterie, maxi progrès
Comment repérer les initiatives ?
Lors des diagnostics, il a été demandé aux équipes des ONG de détecter des projets villageois qu’ils considéraient comme porteurs de résilience.
Cette action du GRDR, chef de file pour le Guidimakha, n’était prévue initialement que pour cette wilaya en collaboration avec le bureau d’étude Rhizome. Une bonne idée qu’il a été décidé d’étendre aux 3 autres wilayas. 36 initiatives ont ainsi été documentées sous forme de fiches dont on a tiré une dizaine de clips en français et en hassanya ainsi qu'une exposition.
Un exemple ?
Une des initiatives promue a été le charbon issu du fruit du palmier doum. La vidéo qui a été faite par le RIMRAP sur cette fabrication d’énergie durable a permis de faire connaître le procédé dans d’autres régions de Mauritanie comme le Karakoro dans le Guidimakha. Il en est de même pour les mini-laiteries développées grâce à l’ONG AMAD et qui constituent une solution locale pour valoriser le lait.