Des ressources naturelles mieux protégées

et gérées par les populations rurales

Préserver les ressources naturelles face au changement climatique : un défi que la Mauritanie affronte au quotidien.

Comment relever ce défi ?

Dans un premier temps, il fallait mieux comprendre les contextes agricoles et pastoraux, à travers des diagnostics, afin de définir des actions prioritaires à mettre en place dans 4 wilayas : l’Assaba, le Guidimakha, le Hodh El Chargui et le Hodh El Gharbi.

https://www.youtube.com/watch?v=trgfmLg5GLk

Comment préparer les actions ?

Comment préparer les actions ?

Que vous ont apporté les diagnostics ?

Nfah Ouattara (Coordinateur du consortium de l'Assaba, World Vision)

Comment améliorer la méthodologie ?
Comment préparer les actions ?

Comment améliorer les diagnostics ?

Sergio Catastini, expert en développement rural, consortium Hodh El Chargui

La phase de diagnostic a duré plus d’un an

La mise en œuvre de ces diagnostics très ambitieux a été laborieuse pour les ONG dans un pays où les actions humanitaires prévalent souvent sur l’approche conceptuelle de stratégies et de planification

A quoi ont servi ces diagnostics ?

Ces documents ont permis de préparer toutes les interventions prioritaires du programme RIMRAP dans les wilayas. Elles se sont révélées moins opérationnelles pour d’autres programmes malgré les informations intéressantes qu’elles fournissent et qui ont été traduites, pour une partie, sous forme d’atlas.

Quelle méthodologie a été utilisée ?

Chaque consortium a déployé sa propre méthodologie, ce qui pouvait conduire à des résultats complémentaires intéressants. Mais les résultats se sont révélés trop disparates. L’assistance technique du RIMRAP a œuvré pour que les 4 méthodes soient un minimum harmonisées permettant aussi des comparaisons régionales, mais la tâche n’a pas été simple car les implications budgétaires auraient été trop importantes.
Finalement, le Guidimakha a eu une approche par bassin versant, le Hodh el Chargui a eu une approche par commune et le Hodh El Gharbi et l’Assaba ont eu une approche par thématique. A noter que l’assistance technique a demandé d’une part que chaque consortium puisse produire un document récapitulatif régional et, d’autre part, a aussi commandité un document de synthèse générale des travaux de diagnostics.

On aurait pu mieux faire ?

Difficile de faire travailler dans le même sens près d’une vingtaine d’ONG dans 4 régions. Une harmonisation en amont des méthodologies afin de posséder des points de comparaison aurait pu être utile. Cela ne signifie pas une “standardisation” car la diversité des contextes et des opérateurs apporte aussi de la richesse. A ce moment le rôle de conseil et de coordination de l’assistance technique aurait pris toute sa signification.
Autre lacune de ces diagnostics : il n’a pas été facile d’impliquer les services déconcentrés de l’État car leur prise en charge par les ONG n’était pas prévue dans leur budget. Les diagnostics sont aujourd’hui disponibles sur le site rim-rural.org.

Le principal résultat des diagnostics a été d’identifier des actions prioritaires à mettre en place

Enfin un peu de concret ?

Sur le terrain, les populations ont vu passer des enquêteurs pendant plus d’un an, sans parler des autres enquêtes des autres programmes. Ils voulaient aussi que leurs besoins soient concrètement pris en compte.

Des réalisations telles que des petits barrages, des cordons pierreux, des aires d’abattage ou des parcs de vaccination ont apporté des actions concrètes en complément d’actions de renforcement institutionnel – également prioritaires – essentiellement composées de formations, d’accompagnement et de renforcement de capacités.

Nous faisons un suivi permanent des réalisations avec nos techniciens et on est associés aussi aux formations. En tous cas, je suis satisfait à 90%.

Kodoré CamaraDélégué Régional du Ministère du Développement Rural pour le Hodh El Chargui

Localisation des actions prioritaires

Pourquoi des actions concrètes dans un programme de renforcement institutionnel ?

Plus de 160 réalisations

ont pu aboutir pour développer

l’agriculture pluviale

et l’élevage pastoral

Du “soft” et du “hard”

Les deux priorités du RIMRAP : des actions “hard” comme la construction de petits barrages, et des actions “soft” comme la formation de comités de gestion ou le développement de champs-écoles.

Cette fois, les services déconcentrés ont pu être impliqués car des moyens ont été trouvés pour les prendre en charge.
Autre bénéfice de ces actions : elles ont permis de faire des repérages pour les autres programmes financés par l’UE (RIMDIR pour l’appui aux infrastructures et RIMFIL pour l’appui aux filières notamment).

Un succès ou un échec ?

Le succès de ces réalisations repose sur le fait qu’elles apportent une réponse aux besoins des populations (les diagnostics ont été utiles pour cela). Ces dernières ont été impliquées dans leur réalisation et la qualité technique a été au rendez vous, deux gages essentiels de pérennité.

Le risque d’échec repose sur le fait que l’accompagnement pendant et après la mise en place des réalisations a parfois été trop réduit car les actions prioritaires ont tardé à se mettre en place.

N’eut été ce barrage, aucun investissement local ne pourrait voir le jour, les autochtones seraient privés de tous les moyens de subsistance, Cependant, un barrage sans agriculture n’est pas complet, nous avons besoin de moyens pour clôturer et pouvoir cultiver les terres.

Sidi Mohamedhabitant de la localité de Bousta, Hodh El Chargui
https://www.youtube.com/watch?v=Qct0WuSTZGM

Quelles actions prioritaires ont été mises en place ?

Les actions prioritaires

Pour quels résultats ?

Ces actions prioritaires ont eu un impact certain au niveau local sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et le renforcement de la résilience des populations.

Des communautés ont été appuyées pour gérer leurs ressources naturelles

Comment impliquer les populations dans la préservation des ressources ?

Des outils de gouvernance opérationnels

A côté des actions qui ont conduit à des réalisations “matérielles”, les consortiums se sont attachés à renforcer les populations et les acteurs locaux à travers la mise en place ou le renforcement d’outils de gouvernance. Il s’agit essentiellement des PDC (Plans de Développement Communaux), des PAP-R (Plans d’Actions Prioritaires – Résilience) et des AGLC (Association de Gestion Locale Communautaire). En fonction des wilayas, les ONG ont aussi renforcé des CCC (Cadres de concertation Communaux), des ADL(Agents de Développement Locaux), des comités divers.

Concernant les PDC, l’exercice ne relevait pas du même Ministère de tutelle (MIDEC, Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation) et les ONG ne sont intervenues qu’en complément ponctuel des manques observés afin de pouvoir asseoir le dispositif de gouvernance locale.

Les PAP-R constituent une spécificité du RIMRAP et réalisent un focus sur les thèmes prioritaires du programme (Agriculture, Elevage et Environnement) en termes de priorisation. Ces PAP-R ont été joints aux PDC et ont fait l’objet de documents récapitulatifs régionaux (Assaba, Hodh El Chargui) ou zonaux (Guidimakha, par bassin versant).

Enfin, les AGLC constituent l’un des noyaux du renforcement de la gestion des ressources naturelles. Certaines ont été renforcées, d’autres créées.

Quels autres mécanismes locaux de préservation ont été appuyés ?

Le consortium du Guidimakha a continué à appuyer l’intercommunalité du Karakoro qui a déjà fait ses preuves dans la gestion des conflits et des ressources, celles-ci étant l’un des moteurs initiaux de la création de ces entités.Il a aussi créé celle du bassin du fleuve Sénégal, ainsi que lancé la constitution de 2 autres Intercommunalités. De leur côté, les consortiums de l’Assaba et du Hodh El Chargui ont appuyé la mise en place d’Associations de Gestion Locale Collective (AGLC).

Comment impliquer les populations dans la préservation des ressources ?

Quels processus de gouvernance locale des ressources naturelles ont été accompagnés

Abdou Yatabere, Directeur du GRDR à Sélibabi

Nfah Ouattara - Renforcement de la gouvernance dans l’Assaba

Est-ce que le modèle AGLC a fonctionné ?

Comment impliquer les populations dans la préservation des ressources ?

Quels atouts des banques de céréales ?

Nedwa Moctar Nech (Présidente de Mauritanie 2000, consortium du Hodh El Chargui

Nfah Ouattara - Renforcement de la gouvernance dans l’Assaba
Comment impliquer les populations dans la préservation des ressources ?

Ça fonctionne les AGLC dans le Hodh El Chargui ?

Sergio Catastini, expert en développement rural, consortium Hodh El Chargui

L'entente intercommunale du Karakoro

Une nouvelle gestion locale émerge pour générer des revenus issus des ressources naturelles

Comment préserver les ressources naturelles dans un contexte de dégradation ?

On fait comment ?

Il faut retenir l’eau, restaurer les sols, prévenir des feux de brousse, entretenir les ouvrages, surveiller et réguler les prélèvements, prévenir et résoudre les conflits.

Des exemples ?

Le RIMRAP a permis d’identifier quelques initiatives locales telles que :

  • Créer du charbon à partir du doumier 
  • Un bassin de rétention : la solution pour abreuver son bétail
  • Se lancer dans le maraîchage agroécologique.

A noter que la plateforme de dialogue sectorielle à mis en place un groupe de travail spécifiquement consacré à la Gestion Territoriale des Ressources Naturelles (GTRN). Ce groupe s’attache à approfondir les interactions possibles entre les AGLC, les Intercommunalités et les Chartes Pastorales, en vue de proposer un dispositif cohérent pouvant faire consensus entre les populations locales, les élus locaux et les autorités administratives.

Comment prévenir les crises ?

Des réactions rapides en cas de crise sont une des clés de la résilience

Deux axes de travail ont été abordés par le RIMRAP : Un travail sur la prévention des crises et un dispositif de réponse aux urgences.

Abdou Yatabere - Comment fonctionnent les sites sentinelles ?

Comment tenter de prévenir les crises ?

Comme il n’existe pas encore en Mauritanie de système national d’alerte précoce (SAP) comme au Niger ou au Sénégal, il était difficile d’envisager une déclinaison régionale. Toutefois, chaque consortium est intervenu pour développer des systèmes différents d’une wilaya à l’autre.

Différentes pistes suivies

La mise en place de 21 sites sentinelles dans le Guidimakha a permis d’organiser la collecte et la remontée d’informations locales sur la situation agricole et pastorale pour en tirer un bulletin régional trimestriel. Dans l’Assaba, le consortium a renforcé tous les comités RRC (Réduction des Risques et des Crises) afin de prévenir les crises dans chaque commune. Dans le Hodh El Chargui, un travail de rapprochement a été opéré avec la Sécurité Civile.

Nedwa Moctar - Améliorer la consommation des produits locaux ?

Un travail également central avec le Groupe Sectoriel Sécurité Alimentaire

L’AT a été associée dès le départ aux travaux de ce groupe, notamment pour participer à la rédaction du Guide de la Réponse 2020. Ce groupe réfléchit à la manière d’aboutir à un SAP et de le rendre pertinent aux réalités locales, en y incluant la reconstitution des moyens d’existence. Cette implication de l’AT a également permis de mieux dimensionner le nouveau programme COPCO du RIMRAP avec sa dimension d’urgence.

Sergio Catastini - Quelle réponse aux crises ?

La réponse concrète aux urgences, un dispositif local efficace propre au RIMRAP

Si les dispositifs de prévention - quels qu’ils soient - peuvent laisser dubitatifs quant à leur pérennité (ils sont souvent lourds et chers) et leur efficacité en dehors des sécheresses, la capacité de répondre à une urgence déclarée est une priorité pour les populations vulnérables. Le RIMRAP a pu bénéficier de fonds Ue logés dans chaque consortium qui ont permis de mettre en place un circuit court de réponse, sous l’autorité du Waly. Ces réponses ont toutes été dans le sens d’une protection ou d’une reconstitution des moyens d’existence dégradés (agriculture ou élevage).

Comment prévenir les crises ?